Dans cet article, nous vous expliquerons de A à Z comment nous fabriquons nos savons à l’Asinerie des Combes. Mais avant de parler « technique », voici d’abord un peu d’histoire.
L’histoire du savon
Les premières traces de l’utilisation de savon remontent à plus de 3000 ans avant J.-C. Des inscriptions sur des jarres retrouvées dans l’antique Babylone parlent de graisses bouillies avec des cendres. Vers 1500 avant J.-C., les Égyptiens, pourtant férus de bain, utilisent le savon surtout pour les textiles et pour soigner les maladies de peau. Ce n’est qu’à partir du 2ème siècle après J.-C. que les Romains l’utilisent pour se laver.
De leur côté, il y a plus de 3000 ans, les Arabes développent un savon pour l’hygiène corporelle en faisant réagir de l’huile d’olive avec une soude issue de cendres d’algues marines. Ils y ajoutent également de l’huile de baies de laurier et créent ainsi le bien connu « savon d’Alep ». Par la suite, entre le XIIème et le XVIIème siècles, la méthode mise au point en Syrie s’exporte jusqu’aux côtes méditerranéennes. Elle se répand en Espagne, en Italie mais surtout en France, dans la citée phocéenne, et donne naissance au « savon de Marseille ».
En 1791, le chimiste français Nicolas Leblanc met au point un procédé de fabrication de la soude à partir d’eau de mer. Cette avancée technique permet la démocratisation du savon et sa production à grande échelle.
Aujourd’hui, il existe plusieurs méthodes de fabrication du savon : les méthodes à chaud (savon de Marseille, savon d’Alep) et la méthode de « saponification à froid ». C’est celle-ci qui est utilisée à l’Asinerie des Combes. C’est une méthode artisanale qui permet de préserver toutes les qualités des ingrédients utilisés.
Passons donc maintenant à la technique
La fabrication de savon ou « saponification » est une réaction chimique que l’on peut noter de cette façon :
corps gras base savon glycérine
NB : Différentes bases peuvent être utilisées : la potasse pour les savons liquides ou la soude caustique pour les savons solides. Il serait possible également d’utiliser de la cendre comme nos ancêtres mais cela rendrait le processus beaucoup plus aléatoire car nous ne maîtrisons pas la teneur en potasse de la cendre. De plus, comme nous venons de le voir, qui dit potasse, dit savon liquide ou pâteux. Donc, pour un savon solide, pas d’autre choix que d’utiliser de la soude. Par contre, une fois le processus de saponification terminé, cette soude a entièrement disparu du produit.
Cette petite vidéo vous résume en quelques images la fabrication des savons à l’Asinerie :
Au terme du processus, le savon obtenu est dit « surgras ». Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Lorsque l’on fabrique du savon selon la méthode la saponification à froid, on ajoute toujours un peu plus d’huile que nécessaire par rapport à la quantité de soude au début de la recette. C’est à la fois une mesure de sécurité (cela permet d’être certains que toute la soude aura bien disparu) et une façon de garder intacte une petite portion d’huile pour nourrir et hydrater la peau. C’est ce qui rend ces savons tellement agréables. Et si on ajoute à cela le lait d’ânesse, cela devient un véritable bain de douceur !